Les mois d’été sont souvent calmes, en termes d’informations, pour le marché du sucre. À...
Le cours du sucre, sur le marché mondial, a été relativement stable cet été, ce qui est d’autant plus remarquable que les nouvelles en provenance du Brésil auraient dû avoir un effet baissier.
En effet, sa campagne, qui a débuté il y a cinq mois, s’annonce excellente. Jusqu’à début août, 311 Mt de canne à sucre ont été broyées : c’est 10 % de plus que l’an passé à la même époque. Et cette canne est majoritairement utilisée pour produire du sucre : l’autre débouché, le bioéthanol, subit une pression baissière depuis l’ouverture de la campagne. Il a perdu le quart de sa valeur et se retrouve à son niveau le plus bas depuis 2 ans ! Du coup, les analystes anticipent une production, pour le géant sud-américain, de quelque 40 Mt – un record qui n’avait été dépassé que lors de la campagne 2020-2021.
On aurait dû, mécaniquement, assister à un mouvement baissier sur le marché, d’autant que les spéculateurs montrent moins d’attrait pour le sucre : ils restent acheteurs-nets, mais de « seulement » 4 Mt, soit la moitié de la situation d’avant l’été.
Mais non : le marché s’est bien tenu. Le sucre brut reste entre 23 et 24 cts/lb, une valeur d’autant plus robuste actuellement qu’elle ne repose plus sur la spéculation mais bien sur les fondamentaux.
Et l’International Sugar Organisation (ISO) a enfoncé le clou, le 10 août. C’était l’un des derniers organismes à ne pas anticiper un nouveau déficit l’an prochain (2023-2024) ; il change de vision et annonce désormais, comme les autres, que ce déficit devrait dépasser les 2 Mt.
Il faut dire que l’Inde déçoit. Le pays devrait produire moins de 33 Mt lors de sa campagne qui se termine, n’offrant, comme volume disponible à l’export, que 4 Mt – trois fois moins qu’il y a deux ans. Mieux : la demande mondiale serait bien là. La prime de blanc, cette différence entre le sucre brut (dédié au raffinage) et celui prêt à la consommation (sucre raffiné) dépasse les 160 $/t, le double de sa valeur historique. C’est que l’acheteur a besoin d’un sucre rapidement, et qu’il n’est pas disponible. Et, d’ici la prochaine campagne brésilienne (avril 2024), cela pourrait se maintenir : le sucre brut, livré à échéance mars 2024, est plus cher que celui livré en octobre prochain.
Dans ce contexte, le marché européen se maintient à des niveaux stratosphériques. Le sucre produit par les betteraves actuellement en terre, et dont la négociation s’est terminée cet été, devrait quitter les usines autour de 1.000 €/t – de quoi valoriser les betteraves, en y incluant la compensation au titre de la pulpe, bien au-delà des 50 €/t…
Mais pas d’emballement : rien n’est sûr pour les prochains semis !
On sait la volatilité du sucre sur le marché mondial, et on sait aussi que la pression à l’importation, sur le territoire européen, pourrait s’accentuer à la prochaine campagne : la provenance ukrainienne, suspendue en juin dernier, devrait reprendre à compter de septembre prochain, et le pays a augmenté ses surfaces de près de 20 %. Bref, en cas d’explosion des surfaces betteravières en Europe, la redite d’un scénario post-quota n’est pas à exclure…
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